Paramètres d’exposition : vitesse d’obturation
Nathalie Hupin
Photographe
L’objectif de ce programme de 10 leçons niveau débutant en photo, c’est d’augmenter son taux de réussite en oubliant peu à peu le mode automatique. Le fonctionnement de la photo, c’est somme toute assez simple : on dose la lumière qui va permette à la scène de laisser des traces sur la surface sensible de l’appareil photo (avant le numérique, la pellicule, désormais le capteur). Durant le premier module introductif, nous avons vu pourquoi on ne pouvait pas laisser son appareil photo en pilote automatique, sans lui donner d’intention. Après tout, ce n’est qu’une machine (très perfectionnée, certes) qui obéit aux commandes. Comme dans tous les domaines : mauvaise commande, mauvais résultat (en tout cas, pas celui qu’on voulait). La réussite est souvent due au hasard. Durant les trois prochaines leçons, nous allons voir comment nous pouvons indiquer une intention à notre appareil photo dans le dosage de la lumière.
La vitesse d’obturation implique la notion de mouvement
L’image en haut à gauche représente un détail de la scène de la petite photo à droite. Le corps de la personne qui est photographiée est fixe sauf ses mains. Sur la grande photo, on peut remarquer que la main est floue. Sur la photo verticale ci-contre la main est nette. Ce qui différencie ces deux photos, c’est la vitesse d’obturation de l’appareil photo. Le temps qui sépare le mouvement vertical des deux rideaux qui forment l’obturateur est plus grand quand la main est floue que quand la main est nette. Pour la main nette, on dit que la vitesse est plus rapide. L’obturateur et le diaphragme ont une même fonction : doser l’apport de lumière qui imprégnera la surface sensible. Mais l’obturateur a bien une fonction spécifique : il a la capacité de figer (ou pas) le mouvement du sujet.
Si on modifie la vitesse d’obturation pour figer le mouvement (c’est-à-dire qu’on va utiliser un temps de pose plus court) sans modifier aucun autre paramètre, l’exposition de la photo va aussi être modifiée. Comme l’espace entre les deux rideaux se raccourcit au fur et à mesure que je raccourcis le temps de pose, il y aura moins de lumière qui pourra entrer. Ce qui signifie que si mon exposition était bonne avec un certain temps de pose que je décide de raccourcir parce que je veux figer le mouvement, je dois compenser avec mon deuxième paramètre d’exposition, l’ouverture du diaphragme. Ce qui aura une influence sur la lumière, mais aussi sur la profondeur de champ (comme nous l’avons vu lors de la leçon précédente).
Comme l’ouverture du diaphragme, la vitesse d’obturation influence l’exposition de la photo. Elle influence aussi sa composition (on décide de figer ou pas un mouvement du sujet).
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